L1 Cinéma Audiovisuel : Echange de cours
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Cinéma et Histoire : la représentation de la Shoah - Mr Bou (cours 9 et 10)

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Zoue Pelloux


Elève dissipé.
Elève dissipé.

RS9

Rattrapage :
Cours du 2 mai : 17h30-20h (rendre le DM)
Cours du 9 mai : 17h30-19h30
Dernière date : le 16 mai, partiel.

Chronique d'un été de Jean Rouche et Edgard Morin
Fait 43 ans après, La petite prairie aux bouleaux de Marceline Loridan-Ivens elle-même. Personnage de fiction qui la représente.

La guerre d'Algérie réveille dans les années 1960 la Shoah. Retour du refoulé opéré par une situation historique.

Dans La petite prairie aux bouleaux (2003), on commence par du quotidien, puis par une discussion sur la guerre d'Algérie, qui arrive sur la Shoah et donc sur l'histoire. Une femme de 55 ans, Myriam (qui représente Marceline), qui habite aux États-Unis et va à Paris où elle n'a pas remis les pieds depuis 10 ans. Va direct à un réunion d'anciens déportés. Retrouve ses copine, humour très spécial. A des trous de mémoires, mémoire lacunaire, donc elle va d'abord à Cracovie puis retourne à Auschwitz-Birkenau. Les souvenirs reviennent, comme une caisse de résonance des fantômes. Comment je me réapproprie le lieu? Un lieu où j'ai été déchirée? J'essaie de reprendre le contrôle. On revient sur un lieu où il n'y a plus rien mais pourtant c'est le plus grand cimetière du monde. Lorsqu'elle fait la marche : prise de contrôle dans un espace où elle a été pure victime. « Ici c'est chez moi ». Posséder le lieu, se laisser posséder par le lieu, … Multiplication des références à Nuit et brouillard et Shoah. Problème de comment on va filmer un lieu pour faire resurgir son passé. Dernier plan : fondu enchaîné entre le train et la petite fille. Pure image mentale, espèce d'apparition. Question de la mémoire : quel rapport on a avec ses propres souvenirs? Irréconciliable avec le souvenir de son père. Train → train d'Auschwitz. Pas d'issue possible à l'horreur de l'évènement, on ne se réconcilie pas avec ce souvenir. Lorsqu'elle monte là-haut, elle dit « Je suis vivante! ». Hurlé à tous les fantômes et tous les bouleaux de Birkenau. Mouvement de la fillette vers la droite, train qui va vers la gauche ==> la survivante devient à la fois la petite fille qui rentre et la femme qui est vivante, prisonnière de la circulation, enfermée, emprisonnement entre deux temporalités, elle a beau réchapper à ça elle est toujours dedans, … Dans le film : personne dans le camp de Birkenau. Aujourd'hui, devenu un lieu touristique.

Et puis les touristes, film allemand de 2007, par Robert Thalheim, fiction, qui raconte une des expériences qu'il a vécu. Très pessimiste, sarcastique. A fait son service civil à Auschwitz. Témoin polonais qui vit toujours dans le camp. Emmène ce témoin à Auschwitz 3, où il y avait une entreprise chimique. Une entreprise allemande à racheter le site. Il font dresser un monument. Ils demandent au témoin de venir pour qu'il y ait une proximité. L'impact est important. Film très beau sur au fond il y a une forme de la mémoire, une certaine manière de s'en souvenir qui sonne faux. Idée sur la certaine gestion du mémoriel qui montre une façon d'oublier.

La question humaine, film qui tisse une analogie contre un directeur des ressources humaines qui sélectionne ses employés à la Shoah.

Le prêteur sur gages, raconte l'histoire d'un survivant d'Auschwitz. Serre à montrer le racisme aux États-Unis. Analogie qui devient un sujet de débat, de critiques, concurrence communautaire, des victimes, …



RS10

Shoah de Lanzmann

Lanzmann né en 1925, vaillant, sa vie dans ses mémoires Le lièvre de Patagonie, extrêmement narcissique, journaliste proche de Sartre et Simone de Beauvoir, filmographie à la fois monumentale et extrêmement resserré : Pourquoi Israël (1973, 3h30-4h, première séquence un long plan où on le voit rentré dans les archives du musée de la Shoah à Jérusalem, centaines de dossiers sur des dizaines d'étagères, CUT, fin du plan à la fin du film, bibliothécaire qui sort un dossier et dit tous les noms Lanzmann), Shoah, Un vivant qui passe, … Surtout histoire du peuple juif.

Shoah, 1985, il met 10-12ans à le faire, 350h de rushes tournées pendant 6 ans, 5 ans de montage. 9h30 de film. Film hors normes, radical, monumental. Choix formels adoptés par le metteur en scène. Lieux, visages qui parlent. Visages = exécuteurs (nazis), victimes (rescapés juifs), témoins (paysans polonais majoritairement). Juifs : quasiment toujours des Undercommandos. Lanzmann lui-même a une technique d'intervieweur particulier. Harcèle les personnes, organise une espèce de scène, très présent, bord cadre. Nazis = caméra cachée ou images frontale directe. Lieux : toujours les mêmes. Lieu du crime, au plus près de là où le crime a eu lieu. Absence de visibilité. Il monte en voix off les voix des témoins qui vont hantés ces lieux vides. La caméra ne fait que caresser les visages, refaire les trajets. Il ne cesse de filmer les noms, les plaques, les trains qui passent. Filme essentiellement en Pologne. Territoire de révélation pour lui. Obsédé par la question des détails, question du comment. Ne cherche pas à comprendre mais à montrer comment ça a eu lieu. Spirale. « Construction symphonique ». Première phrase du film « L'action comme de nos jours ». Laisse parler les témoins, les soutient, demande de préciser mais ne les pousse pas. Questions sur le détail singulier. Qualité du silence, se donne comme doit être perçu.

Critique la série Holocaust. Rejet de la reconstruction, de la fiction qu'il voit comme un rejet de l'évènement, l'oublier. Trop de dramatisation.

3 dernières minutes d'Holocaust // 3 dernières minutes de Shoah
Définir le type d'impact que souhaitent les réalisateurs.
Holocaust : y a un avenir qui s'ouvre, homme qui sourit, joue avec des enfants, le spectateur sort sur une promesse.
Shoah : je suis le dernier juif, train interminable qu'on a vu pendant le film → métaphore du chemin vers la mort, le spectateur sort sur la fin d'un monde, pas d'extériorité de l'évènement, pris dans l'évènement, filmé la présence d'une absence.

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