LA COMÉDIE MUSICALE
I – Définition et généralités de la comédie musicale:
La comédie musicale présente et inclus des moments dramatiques, de la danse, des chansons, et quand on est au théâtres de la musique en direct.
Il y a bien sur une parité générique entre le genre de la comédie musicale au XXème siècle et l'opéra => opérette => opéra comique.
Le type de musique qui va intervenir dans la comédie musicale est une musique beaucoup plus populaire et à partir du XXème siècle, ce sont les traditions d'art populaire qui vont solliciter en particulier le jazz, le rock, la pop voire la chanson commerciale. Et d'autre part, l'autre dimension définitionnel de la comédie musicale, c'est la question de la légèreté. En effet l'intervention de la danse et du chant introduit une légèreté qui est en fait presque un élan léger de ce genre là.
Le dernier aspect que l'on va aborder c'est le lien entre le spectacle vivant et le cinéma musical à l'écran => notion de « musical » (mot en anglais).
La comédie musicale filmique, cinématographique a toujours était tournée vers sa source théâtrale puisque très souvent les réalisateurs adaptaient à l'écran une œuvre qui existait déjà sur les scènes de cabaret ou sur les scène de Broadway sous forme de spectacles vivants. Et ce lien permanent entre la scène et le grand écran, depuis l'origine du genre, va d'ailleurs être conservé jusque dans les années 1970 car il y a toujours un va et vient entre ces deux formes d'expressions artistiques.
Dans les années 1970, on peut voir des chorégraphes et des metteurs en scène qui passent derrière la caméra pour filmer leur propre spectacle et bien évidemment une adaptation qui utilise les moyens du cinéma.
Exemple : Chicago de Bob Fosse (1975) avec son adaptation cinématographique de Bob Marshall (2002).
Il existe aussi le mouvement inverse, lorsque finalement des metteurs en scène décident de reprendre un succès de cinéma pour en faire un spectacle vivant théâtral et musical. C'est le cas par exemple d'un dessin animé célèbre : La Belle et la Bête (1994), a donné lieu à une mise en scène théâtrale.
Autres exemples : en 1997 avec Le Roi Lion qui a aussi été retravaillée en vue d'une adaptation scénique avec une version anglaise et une version française en 2007 au théâtre Mogador.
- Les Parapluies de Cherbourg (1979), qui a été remontée au théâtre de Montparnasse.
Il faut savoir qu'il y a des liens de fraternité, presque incestueuse, entre la scène et l'écran. Cet échange permanent soutient la preuve que la comédie musicale est vraiment un genre à part entière.
Tous spectacles qui intègrent de la musique et de la danse ne rentrent pas forcément sous l'étiquette de comédie musicale => Exemple de Madame Butterfly, dont les adaptations d'opéras ne sont pas considérées comme des comédies musicales car précisément il n'est pas activer dans ce genre de spectacle un principe d'alternance. Ceci est pareil pour l'opéra Carmen ou encore des films qui mettent en scène des danseurs ou des chanteurs comme Flashdance.
Question du star system : question importante pour comprendre les enjeux sociologiques voir économiques de la comédie musicale. Le genre de la comédie musicale ne peut pas se passer de figures charismatiques dont le prestige déborde sur le rôle. C'est la raison pour laquelle l'histoire de la comédie musicale est inséparable finalement du mythe qui entoure certains solistes ou certains couples comme Fred Astaire et de sa première partenaire de danse et de chant qui est Ginger Rogers. Ils ont tourné ensemble une dizaine de films. Elle a eu avant et après une vraie carrière de comédienne, elle se qualifie d'abord d'actrice et ensuite de danseuse, ce qui n'est pas le cas pour Fred Astaire. Il a toujours joué sur des tons très rythmés mais le clous du spectacle c'était bien évidemment ses numéros de danses car il était un excellent danseur de claquettes.
Ginger Rogers a fait ses débuts à Broadway, à la fin des années 1920. Ensuite elle est engagée dans une comédie musicale du nom de Girl Crazy de George et Ira Gershwin.
De son côté, Fred Astaire est engagé sur le même spectacle pour entraîner les danseurs et évidemment ce premier travail en commun va céder à une collaboration qui durera assez longtemps.
Leur première comédie musicale où ils jouent le rôle d'un couple un peu houleux c'est La Joyeuse Divorcée (1934) sous la direction de Mark Sandrich, qui est néanmoins moins connu que le second qui est Le Danseur du dessus (1935). on retrouve un Fred Astaire avec ses accessoires qui ne le quitteront plus et qui sont le chapeau haut-de-forme et sa fameuse canne et qui va être dans ce spectacle comme une troisième chaussure de claquettes.
Résumé de l'histoire : Horace Hardwick est sur le point de produire un nouveau spectacle musical avec pour vedette le danseur américain Jerry Travers. Celui-ci se livre à un petit numéro de claquettes dans sa chambre d’hôtel et réveille la belle Dale Tremont. Furieuse, elle vient frapper à sa porte bien décidée à faire cesser ce tapage nocturne, mais ils tombent sous le charme l’un de l’autre. Après l’accueil triomphal de la première, les principaux participants s’envolent pour Venise. S’ensuit toute une série de quiproquos amoureux ponctués ça et là par des numéros de danse jusqu’à la scène finale explicative où se retrouvent les danseurs pour un dernier ballet.
L'âge d'or de la comédie musicale (années 1940-1950) :
On retrouve Fred Astaire qui a joué dans les films de Stanley Donen, qui est à l'origine un chorégraphe et danseur et qui se tourne ensuite vers la réalisation de films musicaux.
- Extrait de Mariage Royal (Royal Wedding) de 1951 :avec Fred Astaire, Peter Lawford et Jane Powell. Dans ce film, il y a une scène très célèbre où Fred Astaire grimpe au mur pour signifier le caractère aérien de sa danse. Le passage montré est celui tiré du milieu du film.
Commentaires de l'extrait : Fred Astaire et Jane Powell sont frères et soeurs, cela renvoie à un moment authentique de la vie de Fred Astaire. Tous les deux sont séducteurs et ils se promettent de ne plus tomber dans le piège du mariage. Ils vont tombés chacun de leurs côtés amoureux ce qui va rompre leur engagement initial. Ici, on retrouve un certains nombres d'éléments du spectacle musicale par le décor du fond, les costumes et surtout par le rapport de frontalité les comédiens et la caméra. On a dans cet extrait, un échantillon de l'art de Fred Astaire à la hauteur duquel l'art de Jane Powelle se trouve aussi car c'est une excellente chanteuse et danseuse. A l'intérieur de ce numéro, il y a une différence de rythmes qui sont essentiels, il y a aussi une dissociation de l'action vers le chant. Il y a des séquences avec des numéros de claquettes, mais aussi des déambulations et des marches qui sont vraiment entre le geste quotidien et la danse. Il y a des moments où la musique sollicite les danseurs et tous ces passages montre un éclatement de musique de jazz.
- Ziegfeld Follies de Vincente Minnelli (1947). Ici, c'est plus la dimension sociale du cabaret qui nous intéresse puisque l'extrait montré montre le milieu friqué et le caractère voyeurs des personnalités.
Commentaire de l'extrait : numéros classiques de danse de groupes, ces numéros sont reproduits dans le temps et la longueur. Présence d'un récital, jeux intéressant de la double fiction car on ne sait pas si Fred Astaire fait parti du passé ou de l'avenir. Cohérence dramatique.
- Chantons sous la pluie (Singin' in the Rain) de Stanley Donen et Gene Kelly (1952) avec Gene Kelly, Donald O'Connor et Debbie Reynolds.
Résumé du film : En 1927, Don Lockwood, star du cinéma muet, a pour partenaire Lina Lamont, actrice à la voix de crécelle. Celle-ci est persuadée que la relation amoureuse qui les unit à l'écran les unit aussi dans la vie. Ils sont engagés tous deux par les studios Monumental Pictures.
Extrait de la chanson « Good Morning ».
- Tous en scène de Vincente Minnelli (1953), statut d'icône réel de Fred Astaire à Hollywood.
Il y a tout un humour et une ironie sur ce statut ambiguë de la comédie musicale. On retrouve aussi une jeune star qui est Cyd Charisse où l'on met toute l'attention sur ses jambes car elle était connue pour ses jambes magnifiques, qu'elle avait fait assuré pour 5 millions de dollars.
Dans les années 1940 et 1950, on a un célèbre musicien qui est très important pour la grande période du musical, c'est Richard Rodgers qui travaille en étroite collaboration avec le librettiste Oscar Hammerstein.
- West Side Story est un film musical américain de Jerome Robbins et Robert Wise, d'après la comédie musicale de Leonard Bernstein et Arthur Laurents, sorti le 18 octobre 1961.
- My Fair Lady est un film musical américain de George Cukor sorti en 1964, adapté de la comédie musicale-homonyme, elle-même inspirée de la pièce de George Bernard Shaw, Pygmalion (1914). On retrouve dans ce film, Audrey Hepburn.
C'est d'abord un spectacle monté dans un théâtre de Broadway puis qui a été ensuite produit au cinéma.
- La Belle de Moscou de Rouben Mamoulian (1957) qui est un remake de Ninotchka avec Greta Garbo (1939).
Résumé : Après l'échec de trois agents soviétiques maladroits dans une opération de rapatriement d'un compositeur, Ninotchka, agent très efficace, est envoyée à Paris afin de réussir là où ses associés maladroits ont échoué. Elle commence par faire le procès d'un Occident décadent avant de tomber sous le charme d'un producteur de films qui, bon gré mal gré, la poussera à réviser son jugement...