L1 Cinéma Audiovisuel : Echange de cours
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CM - Genres et formes dramtiques à l'épreuve de la scène (Cours n°5, le 16/03/2011)

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Aline


Petit joueur, mauvais élève.
Petit joueur, mauvais élève.

LE STATUT DE L'ACTEUR


Questions :
1) L'acteur entre amateurisme et professionnalisme.
2) École ou formation sur le tas ?
3) L'acteur entre vedettariat et mise au ban de la société.

Dans l'Antiquité :

- L'acteur grec : un professionnel reconnu exerçant dans le cadre d'un culte. Un citoyen à part entière. Les acteurs grecs ont un statut très officiel, ils sont membres d'une corporation appelée Synode. Non seulement il a un statut officiel mais il est même, pendant la période des représentations, considéré comme un dieu et quand quelqu'un essaye d'attenter à la vie ou menace un acteur et bien il peut être très sévèrement puni.
- 2 puis 3 acteurs principaux au plus ( du temps d'Euripide) pour tous les rôles de la tragédie, y compris les rôles féminins.
- Cet acteur c'est quelqu'un qui a une formation sérieuse dans l'art de la déclamation car il est très important que l'acteur soit entendu par des dizaines de milliers de spectateurs, il faut qu'il ait une excellente diction et en même temps il faut aussi qu'il ait une certaine maîtrise vocale.
- Jeu hiératique limité par le port des cothurnes et du chiton. L'acteur est contraint à se déplacer avec des mouvements ralentis. Rôle du masque.
- A l'opposé, les choreutes (entre 12 et 15) sont des amateurs qui dansent et chantent et qui sont entraînés par des poètes. Faire partie du chœur, suppose avoir quelques talents artistiques parce que le chœur est divisé en deux parties qui se répondent les uns et les autres et qui sont amenés à faire une sorte de chant particulier.

Acteur tragique et acteur comique :

D'après deux illustrations, l'acteur tragique est vêtue d'un chiton puis est chaussé de grandes plateformes des cothurnes et il porte dans ses bras un masque d'acteur tragique. On peut voir que c'est un masque très haut, qui prend non seulement le visage mais qui figure une chevelure stylisée ce qui fait que l'acteur est rehaussé considérablement par ses cothurnes et son masque. Ensuite on peut voir, un couple d'acteurs comiques où le style est très différent. Ils sont représentés dans une posture souple avec une gestuelles corporelle plus présente et surtout on peut voir qu'ils ont sur leur visage un masque comique qui est un masque grimaçant avec la bouche très ouverte.
Contrairement au théâtre grec, le théâtre romain est beaucoup plus fermé parce qu'il y a un mur très haut qui s'élève derrière la scène. Il faut aussi se souvenir que la scène est beaucoup plus basse, beaucoup plus profonde sur laquelle on peut avoir un nombre important d'acteurs qui évoluent et ces scènes permettent aussi de danser et de chanter.

- L'acteur romain: un professionnel formé dès l'enfance (dés l'âge de 8-9ans) à la pantomime, au chant et à la danse dans des écoles d'acteurs. C'est surtout cet aspect musical est gestuel qui les passionnés.
- L'acteur n'est pas un citoyen, c'est un esclave ou un affranchi. Et il était fréquent que quand un maître détecté des qualités, il l'inscrivait dans une de ses écoles pour qu'il devienne acteur. Il est privé des droits civiques mais peut être riche et célèbre (ex :V. Roscius) tout en étant méprisé.
- Un art qui fascine cependant les puissants (V. Néron) par la rhétorique du geste et la maîtrise vocale et corporelle. Le discrédit qui pèse sur les acteurs est lié à l'église chrétienne, ce sont les pères de l'église qui commence à faire les premiers impacts.

L'église chrétienne condamne les acteurs:

- Diatribes de Saint Augustin évêque d'Hippone en Algérie (IV-Vème siècles) contre les acteurs et les actrices (apparues tardivement). Il était à demi pervers-romain, il a eu une jeunesse tout à fait orageuse. Quand il s'est rangé en quelques sorte, il a écrit des textes qui étaient assez vengeur envers le métier de comédien.
Dans l'Europe chrétienne, depuis le IIIème siècle, le statut des acteurs est variable, mais ils sont souvent privés des sacrements (mariage et sépulture chrétienne) en raison de leurs mœurs et de la nature même de leur art (celui du « mensonge »). V. plus tard Rousseau et sa « lettre à D’Alembert sur les spectacles » (1758). Dans ce texte, il répond en défendant les suisses et l'art de l'acteur.

Au Moyen-Age :

- A cette époque, les acteurs professionnels disparaissent quasiment car le monopole de l’Église, le théâtre régresse. Les mystères sont interprétés par des amateurs jusqu'au XVIème siècle., souvent ils acquièrent un véritable savoir-faire.
- En revanche, il y a au Moyen-âge encore des acteurs comiques pour des compagnies qui jouent des farces et c'est essentiellement des registres comiques. Ils jouent souvent à l'occasion des foires comme les Clercs de la Basoche. Ils sont des spécialistes de la farce et ils jouent assez régulièrement pendant la fin du Moyen-âge.
- Le début du théâtre professionnel en France => la préhistoire de la Comédie française. En 1402, le roi Charles V donne à une confrérie (= des laïcs) un privilège aux Confrères de la passion, c'est à dire qu'ils sont les seuls à pouvoir jouer des mystères dans l'enceinte de Paris.
A partir de 1542, les choses vont commencer à changer. En effet, les descendants des premiers Confrères de la passion sont devenus des professionnels et sont installés officiellement au premier théâtre de Paris qui est l'Hôtel de Bourgogne, dont celui-ci obtient un monopole royal. Cela veut dire que tout le monde du théâtre doit se jouer dans ce théâtre avec l'autorisation des acteurs de l'Hôtel de Bourgogne qui en profite pour faire payer les compagnies de Province. Cela est une espèce de droit de toute puissance et ce monopole est quelque chose de très fort juridiquement. A partir de la fin du XVIIème, les acteurs seront les héritiers de ce monopole du théâtre jusqu'en 1791.

Commedia dell'arte et naissance des compagnies en Italie:

- C'est à partir du XVIème siècle, que des compagnies professionnelles voient le jour. Elles ont une particularité : elles sont nombreuses, homogènes dans leur composition (divers âges, des corps différents) et qui passent entre eux un contrat comme I Comici (les comiques), I Gelosi, etc... A l'origine, les « commedia dell'arte » veut dire « théâtre d'art ».
- La composition des troupes italiennes est toujours un peu la même : 10 à 20 membres engagés entre eux par contrat. Les femmes jouent (3 femmes au moins sur 10 acteurs). Comédie de masques all'improviso: les zanni (valets): Arlequin, Brighella, Pulcinella, Pedrolino, etc … et les maîtres: Pantalon, le docteur, sont masqués. Les amoureux ne le sont pas.
L'acteur qui sait chanter, danser, faire des acrobaties, improvise sur un canevas qu »il émaille de lazzi et de traits propre à son caractère.
- Grand succès de la commedia dell'arte dans les cours royales au XVI et XVII ème siècles et dans toute l'Europe jusqu'au XVIIème siècle : 10 à 20 membres engagés entre eux par contrat. Dans ces compagnies, il y a des femmes (3 femmes au moins sur 10 acteurs).
Comédie de masques all'improviso: les zanni (valets): Arlequin, Brighella, Pulcinella, Pedrolino, etc … et les maîtres: Pantalon, le docteur, sont masqués. Les amoureux ne le sont pas.
L'acteur qui sait chanter, danser, faire des acrobaties, improvise sur un canevas qu'il émaille de lazzi (= jeux corporels) ou de textes et de traits propre à son caractère. Cela est forme de pratique théâtrale qui a plu en Europe au XVI, XVII et jusqu'au XVIIIème siècle. Cela suppose une grande virtuosité de la part des acteurs, beaucoup de réactivité à l'égard de leurs partenaires.

Ailleurs en Europe :


- Passion théâtrale en Angleterre sous le règne d’Élisabeth 1ère
- En Italie, il y a des femmes mais en Angleterre il n'y en a pas. La tradition théâtrale anglaise interdit aux femmes de monter sur scène (ex : Shakespeare in love). La compagnie est aussi liée par un contrat mais un contrat qui ressemble beaucoup plus à celui qui lie dans une corporation le maître avec son élève. Les jeunes acteurs jouaient souvent des rôles féminins (ex : Hamlet). Les compagnies sont exclusivement masculines organisées sur le modèle des corporations: maîtres, disciples, apprentis. Les sociétaires (acteurs confirmés) se partagent les bénéfices. Les second rôles sont salariés.
Ce dispositif domine dans toute l'Europe. C'est aussi celui de la Comédie française (sociétaires et pensionnaires jusqu'à aujourd'hui); Cependant en Espagne comme en Italie ou en France les femmes peuvent jouer sur les théâtres.
- Dès le XVIIème siècle, les troupes permanentes se font concurrence à Londres (le Globe, le Cygne, les enfants de Blackfriars, etc...) et même à Paris après l'autorisation donnée par Richelieu en 1635 d'ouvrir le Théâtre du Marais, qui était la deuxième salle de théâtre de France après l'Hôtel de Bourgogne.
- Quoique vivant de leurs recettes, les troupes sont aussi protégées par des puissants car sinon elles auraient trop de difficultés: King's men, Queen's men, Chamberlain's men en Angleterre, troupe de Conti pour l'illustre théâtre de Molière; Aides financière, dons de costumes de cour, soutien contre les tracasseries administratives: l'appui des princes est indispensable.

Les acteurs et la célébrité:

- Les acteurs et actrices des grandes compagnies dell'arte sont connus et entretiennent parfois une correspondance avec les princes (Isabella Andreini des Gelosi). Au XVIIIème siècle, quand l'improvisation cède le pas à la comédie, les auteurs écrivent pour eux (Goldoni pour Sacchi, Marivaux pour Sylvia).
- Les tragédiens déjà reconnus au XVIIème siècle (Montdory, La Champmeslé) deviennent célèbres au XVIIIème avec le développement du théâtre dans toute l'Europe. A Paris, Adrienne Lecouvreur (actrice), La Clairon (actrice), Lekain (acteur) ont de nombreux admirateurs.

Les acteurs et la Révolution française:


- 1791: reconnaissance des droits civiques des acteurs en France et fin du monopole de la comédie française sur le théâtre parlé. Les acteurs sont impliqués dans la Révolution.
- La troupe de la Comédie française se scinde en deux: les noirs à l'Odéon et les rouges menés par Talma qui gagnent la salle de l'ex palais royal.
- Sous l'Ancien régime, les rivalités étaient fortes entre acteurs de la Comédie française et acteurs de la foire (Saint Germain, Saint Laurent).
Avec la remise en question du monopole, les acteurs du boulevard rivalisent avec ceux du Français, à l'époque romantique surtout.
Frédérick Lemaître, roi du « boulevard du crime » créera Ruy Blas de Hugo et Marie Dorval les drames de Vigny à la Comédie française.

Les acteurs et le vedettariat:

- Dans la seconde moitié du XIXème siècle, parallèlement à la construction de nombreuses salles et à l'accroissement du public, les vedettes du théâtre connaissent une gloire internationale soutenue par la presse et la publicité.
Sarah Bernhardt parcourt le monde. Eleonora Duse en Italie, Vera Komisarjevskaia en Russie, Ellen Terry en Angleterre sont aussi des vedettes internationales.

L'acteur du XXème siècle entre théâtre et cinéma:

- Le cinéma des premiers temps fait appel aux acteurs de la Comédie française pour jouer dans les Films d'art (à partir de 1908, ex: L 'assassinat du duc de Guise).
- Les grands acteurs de la scène expressionniste tournent aussi beaucoup (Werner Kraus, Emil Jannings) tout comme les acteurs excentriques venus du music-hall (Charlie Chaplin, Buster Keaton).

Diversité actuelle des statuts et des rémunérations:

- La vie en troupe: elle demeure le modèle dans de nombreux pays, soit que les formes traditionnelles des compagnies perdurent, soit que les acteurs soient recrutés dans des « Ensembles » permanents comme en Allemagne ou des troupes subventionnées par l’État comme en Europe de l'Est ou à la Comédie française.
Ailleurs, la situation des acteurs est précaire (statut de travailleur indépendant) comme en Angleterre, Italie, …

L'intermittence du spectacle: une spécificité française:


- un statut créé en 1936 pour les techniciens du cinéma.
1964: création de l'annexe 8 à la convention de l'UNEDIC (toujours pour les techniciens, cadres, ouvriers du cinéma et de l'audiovisuel).
- 1969: annexe 10 étendue aux artistes interprètes du cinéma et de l'audiovisuel ainsi qu'aux interprètes du spectacle vivant.
- Débat à Bruxelles sur la conception française de « présomption de salariat » à partir des contrats de travail dans ce secteur.

Une croissance considérable du nombre des intermittents et un énorme « turn over »:

- 1974: 19 000 intermittents
- 1984: 28 750
- 1994: 68 900
- 2002: 123 000
- 2007: 200 000
- 84% des artistes concernés par le statut passent par le chômage contre 31% en 1980.
- 15% de nouveaux entrants chaque année dont la moitié quitte le secteur deux ans plus tard.

La crise:
- Déficit endémique de la caisse d'allocation chômage et poids relatif croissant des intermittents dans un dispositif solidaire. Le patronat propose un alignement sur l'annexe 4 (régime des intérimaires).
- La crise éclate en 2003 à la suite du raccourcissement du délai (10,5 mois contre 12) nécessaire pour rassembler 507 heures déclarées ou 43 cachets et du nombre de mois de droit au chômage ouverts (10,5 contre 12). mais 120h d'enseignements désormais prises en compte (contre 55h).
- le festival d'Avignon est annulé en 2003. le gouvernement crée un fonds de soutien.
- Mesures sans effet: le déficit pour les annexes 8 et 10 monte à 900 millions sur 12 milliards de déficit global et les inégalités d’indemnisation n'ont fait qu'augmenter.

Quelques explications à la crise:
la politique des subventions

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