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Art, Histoire et Société - Séance 2 - le 28/02/2011

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Maureen LEPERS


Elève dissipé.
Elève dissipé.

*Distinction grecque avant le VIIIe siècle avant JC :
Il y a le monde tel qu’on le perçoit et le monde tel qu’il est. On ne fait pas de distinction avant cette époque. On ne considère pas non plus le monde comme objet. On n’a pas l’attitude qui consiste à observer le monde comme si c’était une planète qu’on plaçait sous un télescope.

Cette distinction entre l’être et l’apparence se fonde sur la conception de l’oïkos :
l’habitation, avec tout ce que cela entraine (une géographie, une construction solide, des gens qui vivent à l’intérieur de la construction et les êtres qui vivent autour du domaine et qui en dépendent). Par la suite, une subdivision s’opère entre la maison (solide) et les biens.

*Godfather, Coppola, 1972
Système d’unité sociale : une terre de rattachement, une maison de rattachement, la famiglia (membres premiers de la famille + possessions, activités, gens rattachés à la famille selon un système de clientèle).

La figure première de l’oïkos est la mère (mater, matrona). Dans l’Antiquité, la femme est concentrée/parquée dans le Gynécée (appartement des femmes : le fameux harem).
*cf . Odyssée, chant I : arrivée de Pénélope avec ses femmes qui intime à Laède d’arrêter de chanter. Télémaque (15 ans environ) ordonne à sa mère de retourner dans ses appartements. Pénélope obéit et, en rentrant dans son appartement, s’émerveille de la sagesse de son fils.

=> il y a une logique antique qui n’a rien à voir avec la logique actuelle. La femme antique, quand elle est dans son Gynécée, a une fonction, un travail précis : l’oïkonomia. Elle est chargée de l’économie du palais, de son bon fonctionnement, de la gestion de l’oïkos dans son sens le plus large. Elle doit tisser les liens étroits qui existent entre la maison, ce qu’elle contient, tous les biens alentours. Aujourd’hui, confusion sur le concept, déformé par l’image de la femme moderne, amenée en même temps à gérer sa carrière et à s’occuper de la maison : déformation de l’esprit antique.

Cette distinction qui s’opère après le -8e siècle, entre les biens matériels et la « maison mère », on la retrouve dans la distinction entre le topos (lieu géographique) et la chôra (tous les liens sociaux liés dans ce lieu).

[Chez les Incas, il y a un terme assez approprié : le huacas (lieu d’où les hommes sont nés : la terre nourricière). Idée de féminité primitive : au commencement, la terre, Gaïa, qui n’a pas besoin d’homme pour engendrer.]

Le premier sanctuaire est Delphes, sanctuaire d’Apollon, qui n’était que locataire. La terre appartenait à une dragonne, Delphiné. Vers -2700, arrive un jeune Dieu sur la terre de Delphiné, l’Apollon Saurochthone (celui qui tue le dragon) (cf. Praxitèle qui donne des ondulations, de la vie aux statues). C’est un contresens. En fait, Apollon ne tue pas la dragonne en prenant possession de Delphes, mais il devient le dragon ; il l’assimile (cf. mouvement de la statue) (cf. Pythie qui veut dire ‘serpent’). Il assimile la divinité qui était sur la chôra. L’unité ne se coupe pas. En distinguant le to on (ce qui est) et le taonta (les étants, les apparences), Platon fait une confusion sémiotique puisqu’il multiplie quelque chose qui est unique.

Nous sommes donc phénomènes d’une unité englobante. C’est cette unité englobante que Platon est en train de perdre. Cette vision d’un monde qui a son unicité, son unité, qu’on ne peut ni couper ni multiplier, est une vision Orphique. Au-delà du mythe d’Orphée, il y a sûrement eu une réalité. Orphée est le premier des Orphiques, ces penseurs/shamans/guérisseurs qui centralisent peu à peu, au fil des siècles, toutes les capacités des hommes, toutes les croyances des hommes. Ils vont faire le début du travail qu’achèveront les philosophes du 5è siècle avant JC.

Orphée est un penseur qui vient de Thrace. Il contamine la Grèce en centralisant notamment toutes les ressources médicales (ce n’est plus chacun qui fait sa médecine). Orphée et tous les orphiques et pré-socratiques dépossèdent les hommes de leurs croyances religieuses et médicales. Ensemble, ils vont enseigner une sorte de théogonie humaine : d’où vient l’homme ? Pour eux, de deux principes différents : les géants et Dionysos.
*géants : fils de la terre qui combattent Dionysos et vont jusqu’à le dévorer (l’assimiler).
*Dionysos est un Thrace, dieu du délire, de la transe.
=> l’humain est à la fois délire et pensée. Il est réalité et apparence, il est corps et esprit. Les Orphiques tissent le lien entre la singularité et l’unicité de la communauté (l’oïkos).

Ce qu’enseigne le délire dionysiaque, c’est que, comme le fleuve d’Héraclite, nous aussi nous passons, nous somme différents dans le même => moira, la part de restant, de destin. L’anniversaire en ce sens, est à la fois physiquement dramatique et spirituellement exaltant car l’oïkos se réunit. Même principe pour l’enterrement : déchirure physique, terrienne et extase, enthousiasme. Les Anciens faisaient des jeux funéraires (4 jeux dans l’Antiquité Grecque : pythiques, isthmiques, olympiques et néméens).
=>nous sommes faits des deux. C’est cette unité primordiale que chante Parménide. Quand il dit que le monde est un, il signifie par là même qu’il y a une intrigation des éléments (cf. philosophie du chaos, yin et yang). Selon ce principe, le manichéisme est une déformation : au commencement, était le duel, nombre qui n’est ni singulier, ni pluriel.

La thiase est une conception dionysiaque. Elle représente Dionysos dans l’oïkos dionysiaque, lui et les bachoï (les hurleurs) (cf. les satyres et les ménades). Les bachoï sont ceux qui font répercuter leurs voix à travers leur environnement. Ils sont tous différents, mais c’est une même clameur => là encore, c’est la notion d’unité qui prédomine. Ils sont à la fois hommes et femmes.
*Représentation de la thiase : Satyres ithyphalliques et ménades à demi nues aux cheveux défaits (défaire les nœuds pour accoucher, cf. Ilithye) représentés en tant que membres de la transe dionysiaque. Ithyphallisme = était de la reproduction, état de la sécrétion + lierre enroulé = colonne vitale.

=> tous les éléments sont intrinsèquement liés. Il n’y a pas de différence entre ce qui est et ce qui devient. L’être et le devenir ont la même cause. C’est encore quelque chose qu’on ne comprend plus avec l’arrivée de Platon. Il utilise de façon anarchique deux verbes : einaï (être, l‘infini) et gignomaï (devenir, temporel). Avant Platon et la cité grecque, on ne parle que de l’être. Le monde ne commence pas, le monde ne finit pas.

Aristote, disciple de Platon, va prendre une position très forte par rapport à son maître. Pour lui, toutes les apparences, toutes les sensations doivent être prises en compte car elles indiquent les liens avec l’unité. St Priscus, commentateur d’Aristote déclarera : « Il faut sauver les apparences » => nous sommes des apparences et nous avons conscience qui nous appartenons à un tout qui ne se voit pas. Comment l’approcher? En partant des apparences, de ce que l’on connait. C’est l’idée que nous sommes des êtres sensitifs, sensuels, qui devont faire conscience à nos sensations.

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