*Le Caravage, tête de Méduse, 1598-1600, Offices de Florence, 55cm de diamètre.
Autoportrait : mythologie gréco-romaine (métamorphoses d’Ovide : quiconque la regarde est pétrifiée)
Tondo : tableau de forme ronde.
Tête : éclairage dramatique, clair-obscur. comme masques de théâtre de la Grèce antique. Cf. Persée qui utilise son bouclier comme miroir, le reflet est la première représentation. On peut regarder le tableau, œuvre à fonction cathartique, sans le craindre. Œuvre peinte sur un vrai bouclier. L’ambigüité vient des traits masculins, c’est en effet un autoportrait du Caravage, mais non revendiqué, ce sont seulement les connaisseurs de maintenant qui l’affirment. C’est un tableau qui invite à voir, ce qui est plutôt paradoxal car ne pas regarder Méduse, fascination à travers son œuvre. Forme première de Méduse : extrêmement belle, qui attirait particulièrement par sa chevelure. C’est une des Gorgones, punie par Minerve (Méduse violée par Neptune, Minerve se couvre alors le visage en assistant à cette scène, et la transforme alors en femme monstrueuse, pour que plus personne ne la regarde.
*Le Caravage, David et Goliath.
Goliath décapité, souffrance, expression de la mort retrouvée.
Bacchus , début de sa carrière, contraste avec son œuvre, car à la fin il interroge son propre reflet.
Il y a d’autres représentations de Méduse telles que sur un Médaillon au Louvre. Toujours donc un tondo. Œil + bouclier miroir. Elle est nue dans un paysage, endormie, tout le contraire d’effrayante, ses cheveux ressemblent plus à des rubans qu’à des serpents. Elle se trouve bien présentée, un peu à la façon de Vénus (sexe caché par drap). Persée, lui, paraît plus violent.
*La tête Maléfique, Edward Burne-Jones, 1860-1870
Courant préraphaëlite (courant anglais du milieu du XIXème). Persée et Andromède, uniquement la tête de Méduse apparaît, ses yeux sont fermés et elle semble avoir une expression apaisée, ils la voient dans le reflet de l’eau, on retrouve toujours cet effet de miroir. Persée et Andromède, alors qu’ils se sont retrouvés, se regardent eux aussi dans l’eau, surface réfléchissante. voir ou ne pas voir, désir de la curiosité. S’il n’y avait pas d’interdit, on ne pourrait pas le transgresser.
*Méduse, Pierre et Gilles, 1990.
Décor peint + photo, revisitent à leur manière les légendes, les personnages de la Bible ou les stars… font beaucoup de pochettes d’albums et d’affiches de spectacles. Réussissent un rendu très réaliste.
La peau est froide, blanche, à une époque ceci était symbole de grâce et de séduction, mais ici reflets bleus, froideur, mort, mais aussi statue/pierre danger.
Le rouge à lèvres est en contraste avec le reste, la seule touche de rouge que l’on retrouve se trouve dans la bouche du serpent, tout ce qui est attirant est dangereux. On retrouve la palette de couleur de chez Le Caravage, distribuée de façon différente.
Elle possède un regard séducteur, aguicheur mais fatal.
La robe verte peut faire penser à l’espoir, la renaissance, la végétation qui renaît.. Mais ici, rappelle la peau de serpent, la couleur de la putréfaction et du pourrissement. Nous retrouvons deux couleurs franches et complémentaires : le rouge et le vert.
Le fond semble irréel (le regard de la Méduse nous fait penser à celui de la Joconde, nous suit), mystérieux, indéterminé, cf. eau du Styx, tout sauf vitale, mauvais présage, ciel qui peut faire penser à une peu de serpent. La chevelure est d’abord attrayante puis représente un danger.
*L’origine du dessin, Jean-Benoît Suvée (belge), 1790.
Légende racontée par Pline l’Ancien dans Histoires Naturelles. Histoire de Dibutade fille du potier Butade, celui qui découvrit que l’on pouvait créer des visages avec de l’argile. Fille amoureuse craignait absence de son amant, trace le contour de son ombre, doit détourner son regard de son aimé pour donner naissance à une 1ère représentation. Elle ne répond pas à son étreinte, main gauche ouverte et main droite crispée, visage d’homme de profil qui se découpe. Image qui servira à combler une absence. Autre version : Jean-Baptiste Regnault, 1775 environ, Château de Versailles. Homme qui pose pour elle, position du modèle, et elle dans position de l’artiste. Muret qui devient une toile. Cf. ombres chinoises, cinéma, photographie, séparation du cadre en diagonale.
Léon Bathista Alberti, Florence, 1435, De Pictura (de la peinture) explications et conseils pour les artistes de la Renaissance, fonctions de l’image et de la représentation : combler une absence. Rendre le mort vivant (de même pour photographie et cinéma), utilise une comparaison avec le mythe de Narcisse pour parler de l’origine de la peinture : la peinture doit être aussi vraisemblante que le reflet que le reflet dans un miroir « il vivra s’il ne se connaît pas » , beau jeune homme mais rejette tout le monde, nymphe Echo qui le suit et en perd son corps, garde uniquement sa voix, condamnée à dire échos de Narcisse, plusieurs versions de fin pour ce mythe.
*Le Caravage, Narcisse, 1598-1599, 122-92cm, Rome.
Clair-obscur, resserré sur le personnage, aucun décor, insistance sur le genou, accroupi, position pour une raison particulière, visage prêt à s’embrasser. Faux effet de symétrie, séparation de l’image en deux à la limite de l’eau mais sa main gauche plonge déjà dedans, court déjà à sa perte, reflet altéré et obscurci, presque méconnaissable. Ombre + lui : cercle, forme qui se referme sur elle-même.
*Les époux Arnolfini de Van Eyck.
Au fond du tableau nous apercevons un miroir convexe, dans lequel nous voyons le peintre ainsi qu’un autre témoin de la scène. La composition est faite pour un mariage. Le chien est symbole de fidélité. Diagonale miroir/mains/chien : symboles : à l’époque, pas besoin de prêtre ni de témoin, le mariage était un choix, donc pas besoin de preuve ni d’autre présence. Le ventre de la femme est bombé, sa main est dessus mais elle n’est pas enceinte (cf. tableaux de Cranach, forme et plis sur le ventre), c’est un signe à entendre différemment, l’époux est capable de prolonger sa lignée grâce à leur future progéniture. Le lit est fermé, le mariage n’est donc pas encore consommé. Le miroir sans tâche représente également la virginité. Il y a aussi la présence du chapelet de cristal. Sainte Marguerite. La seule bougie allumée montre la présence de Dieu. Autour du cadre du miroir se trouvent 10 scènes de la Passion du Christ (parcours de souffrance jusqu’à la crucifixion). Les fruits sur la gauche, les oranges, fruits précieux en 1434 que l’on appelait « pommes de Chine », la pomme rappelle Adam et Eve (même si, dans le genèse, le nom du fruit n’est pas indiqué, seulement « fruit de l’arbre de la connaissance »). Miroir : mise en abime: la représentation dans la représentation, acte novateur à l’époque. Au-dessus du miroir « Jan Van Eyck était ici », montrer que ce moment a eu lieu, souvenir de mariage+revendication de statut d’artiste (un des 1ers à le faire).œuvre qui ouvre au hors-champ.
*Les Ménines de Vélasquez. 1656, Musée du Prado à Madrid.
Présence du peintre, peint le couple royal, que l’on voit dans le miroir au fond. Mises en abime, impression que les personnages nous regardent, le spectateur se voit comme un éventuel modèle. Le sujet réel, càd le roi et la reine, nous échappe totalement. Michel Foucault : introduction de Les Mots et les Choses. Daniel Arasse, On n’y voit rien (dernier texte : l’œil du maître). Nous serions simplement face à un portrait de l’infante Marguerite, comme un portrait de famille sauf que les parents sont seulement dans le reflet. Dispositif inverse des époux Arnolfini. Quelques années plus tard, Vélasquez est venu rajouter la croix de sa légion d’honneur.
*Botticelli, L’Adoration des Mages, 1475, Offices, Florence.
L’autoportrait était impossible à l’époque, donc les peintres se glissaient discrètement dans leur œuvre, ici à droite B nous regarde.
*1524, Le Parmesan, Vienne.
Tondo: il se peint, impression que le tableau est un miroir, insistance sur la main.
*Johannes Gumpp, autoportrait
Tableau peint qui regarde vers le spectateur.
*Dali, 1973, Dali de dos peignant Gala de dos.
Cf. les Ménines, allusion à Vermeer, l’atelier du peintre, on ne voit rien sur sa toile, que peint il ? Peut être est-ce l’autoportrait de Dali et non de Gala. Cf. Norman Rockwell, autoportrait + toiles d’autoportrait sur son mur.
*Lukas Furtenagel, 1529.
Cf. Hans Burgkmaier, peintre portrait du couple. Dans le reflet des miroir nous voyons des têtes de mort : vanité « memento mori » : « souviens-toi que tu vas mourir ». Laisser une trace : devenir immortel. Dans le cartellino : « voilà tels que nous sommes mais dans le miroir voici ce que nous serons ». « connais toi toi-même. »
*Jacques de Gheyn, vanité, 1603
Pièces d’or, fleur coupée, crâne, bulle de savon reflétant une partie de la pièce.
*Quentin Metsys, Le Banquier et sa femme, 1514, Louvre
Tableau moral, il ne faut pas se détourner des écritures, reflet de la fenêtre + client dans le miroir.
*Hans Baldung Grien, Les Trois âges et la mort
Les trois âges. Le bébé tient un voile transparent, qui passe derrière la jeune femme, bras, sexe, puis main de la mort. cheminement de la vie. vieillesse qui tente de contrer le geste de la mort, tenant un sablier, vanité, vie éphémère. beauté troublée qui ne durera pas.
*Le Caravage, Marthe montrant à Marie-Madeleine sa vanité
Explique qu’elle n’aura plus sa beauté ni sa richesse.
*Bellini, Allégorie de la Prudence? , environ 1500
Signification incertaine, car normalement dans l’iconologie, la femme nue tenant un miroir vers le spectateur représente l’allégorie de la vérité.
*Klimt, Nudas Veritas, 1699
Exemple de vérité nue, regarder la vérité en face. Le miroir en guise de conseil : faire attention. Dans le miroir convexe se reflète une figure inquiétante, mauvais présage. signification double et incertaine du miroir dans la peinture.
*Giovanni Bellini, 1515, Jeune femme à sa toilette
Elle tient un miroir et se tient également un miroir convexe sur le mur sombre, qui montre sa chevelure et sa broche : motrer ce qui est caché. À une époque, sorte de « conflit » entre la peinture et la sculpture : la sculpture montre un corps ou un élément en entier, une peinture ne montre qu’une partie, d’où la présence de miroirs…
*Edward Burne-Jones, Portrait of Margaret, 1880
L’atelier également se reflète, en plus de la nuque et la chevelure de la jeune femme.
*Léon Spillaert, Autoportrait, fin XIX début XX
Peintre belge symboliste. Peintre face à sa toile. Miroir. Mise en abime infinie, sur-cadrages. On ne voit pas son visage, qui est dans l’obscurité.
FILM
Dario Argento, Le Syndrome de Stendhal
Le générique se compose de parties de tableaux qui défilent, à la manière d’une pellicule de cinéma. Lorsque la femme marche dans la rue, elle paraît déterminée. La musique est angoissante, elle fait penser au chant des Sirènes : la femme est attirée jusqu’aux Offices (cf. musique de Vertigo par Bernard Hermann). Les œuvres d’art sont présentes avant son entrée dans le musée, lorsqu’elle est entrée elle se trouve comme dans un cadre en triptyque, avec les trois fenêtres. De même juste après quand elle regarde par la fenêtre, avec la vue sur Ponte Vecchio. Ou encore quand elle est filmée devant le tableau de Pierro della Francesca, Portrait du Duc d’Urbino et de sa femme (un des peintres italiens de la Renaissance qui donna ses lettres de noblesse aux portraits. Environ 1470. Les personnages prennent des photos ou montrent des tableaux du doigt, donc ils désignent, ce qui emmène la femme, son regard et donc la caméra. Deux hommes regardent un tableau avec des lunettes de soleil, un autre avec un appareil photo, il t a toujours un filtre, il faut se protéger contre l’œuvre, exemple ici : d’abord regarder le guide touristique avant l’œuvre elle-même.
Quand elle regarde Botticelli, elle baisse les yeux, champ contrechamp entre elle et le regard de Vénus (La Naissance de Vénus), elle ne peut pas l’affronter, ce n’est pas dans ce tableau qu’elle va se plonger mais nous sommes déjà face à des indices, ceux de la mer. Lorsqu’elle touche Le Printemps, on voit son reflet, on suit son regard dans la vitre de protection. Elle touche, comme Narcisse tente de toucher son propre reflet. L’alarme est une protection autant pour l’œuvre que pour elle. Autre indice marin : gens qui regardent la mer sur la carte géographique.
Face à la face avec Méduse de Caravage, la caméra zoome, comme attirée par l’œuvre. Vertige avec les œuvres au plafond.
La Chute d’Icare, Brueghel.
voilà
Autoportrait : mythologie gréco-romaine (métamorphoses d’Ovide : quiconque la regarde est pétrifiée)
Tondo : tableau de forme ronde.
Tête : éclairage dramatique, clair-obscur. comme masques de théâtre de la Grèce antique. Cf. Persée qui utilise son bouclier comme miroir, le reflet est la première représentation. On peut regarder le tableau, œuvre à fonction cathartique, sans le craindre. Œuvre peinte sur un vrai bouclier. L’ambigüité vient des traits masculins, c’est en effet un autoportrait du Caravage, mais non revendiqué, ce sont seulement les connaisseurs de maintenant qui l’affirment. C’est un tableau qui invite à voir, ce qui est plutôt paradoxal car ne pas regarder Méduse, fascination à travers son œuvre. Forme première de Méduse : extrêmement belle, qui attirait particulièrement par sa chevelure. C’est une des Gorgones, punie par Minerve (Méduse violée par Neptune, Minerve se couvre alors le visage en assistant à cette scène, et la transforme alors en femme monstrueuse, pour que plus personne ne la regarde.
*Le Caravage, David et Goliath.
Goliath décapité, souffrance, expression de la mort retrouvée.
Bacchus , début de sa carrière, contraste avec son œuvre, car à la fin il interroge son propre reflet.
Il y a d’autres représentations de Méduse telles que sur un Médaillon au Louvre. Toujours donc un tondo. Œil + bouclier miroir. Elle est nue dans un paysage, endormie, tout le contraire d’effrayante, ses cheveux ressemblent plus à des rubans qu’à des serpents. Elle se trouve bien présentée, un peu à la façon de Vénus (sexe caché par drap). Persée, lui, paraît plus violent.
*La tête Maléfique, Edward Burne-Jones, 1860-1870
Courant préraphaëlite (courant anglais du milieu du XIXème). Persée et Andromède, uniquement la tête de Méduse apparaît, ses yeux sont fermés et elle semble avoir une expression apaisée, ils la voient dans le reflet de l’eau, on retrouve toujours cet effet de miroir. Persée et Andromède, alors qu’ils se sont retrouvés, se regardent eux aussi dans l’eau, surface réfléchissante. voir ou ne pas voir, désir de la curiosité. S’il n’y avait pas d’interdit, on ne pourrait pas le transgresser.
*Méduse, Pierre et Gilles, 1990.
Décor peint + photo, revisitent à leur manière les légendes, les personnages de la Bible ou les stars… font beaucoup de pochettes d’albums et d’affiches de spectacles. Réussissent un rendu très réaliste.
La peau est froide, blanche, à une époque ceci était symbole de grâce et de séduction, mais ici reflets bleus, froideur, mort, mais aussi statue/pierre danger.
Le rouge à lèvres est en contraste avec le reste, la seule touche de rouge que l’on retrouve se trouve dans la bouche du serpent, tout ce qui est attirant est dangereux. On retrouve la palette de couleur de chez Le Caravage, distribuée de façon différente.
Elle possède un regard séducteur, aguicheur mais fatal.
La robe verte peut faire penser à l’espoir, la renaissance, la végétation qui renaît.. Mais ici, rappelle la peau de serpent, la couleur de la putréfaction et du pourrissement. Nous retrouvons deux couleurs franches et complémentaires : le rouge et le vert.
Le fond semble irréel (le regard de la Méduse nous fait penser à celui de la Joconde, nous suit), mystérieux, indéterminé, cf. eau du Styx, tout sauf vitale, mauvais présage, ciel qui peut faire penser à une peu de serpent. La chevelure est d’abord attrayante puis représente un danger.
*L’origine du dessin, Jean-Benoît Suvée (belge), 1790.
Légende racontée par Pline l’Ancien dans Histoires Naturelles. Histoire de Dibutade fille du potier Butade, celui qui découvrit que l’on pouvait créer des visages avec de l’argile. Fille amoureuse craignait absence de son amant, trace le contour de son ombre, doit détourner son regard de son aimé pour donner naissance à une 1ère représentation. Elle ne répond pas à son étreinte, main gauche ouverte et main droite crispée, visage d’homme de profil qui se découpe. Image qui servira à combler une absence. Autre version : Jean-Baptiste Regnault, 1775 environ, Château de Versailles. Homme qui pose pour elle, position du modèle, et elle dans position de l’artiste. Muret qui devient une toile. Cf. ombres chinoises, cinéma, photographie, séparation du cadre en diagonale.
Léon Bathista Alberti, Florence, 1435, De Pictura (de la peinture) explications et conseils pour les artistes de la Renaissance, fonctions de l’image et de la représentation : combler une absence. Rendre le mort vivant (de même pour photographie et cinéma), utilise une comparaison avec le mythe de Narcisse pour parler de l’origine de la peinture : la peinture doit être aussi vraisemblante que le reflet que le reflet dans un miroir « il vivra s’il ne se connaît pas » , beau jeune homme mais rejette tout le monde, nymphe Echo qui le suit et en perd son corps, garde uniquement sa voix, condamnée à dire échos de Narcisse, plusieurs versions de fin pour ce mythe.
*Le Caravage, Narcisse, 1598-1599, 122-92cm, Rome.
Clair-obscur, resserré sur le personnage, aucun décor, insistance sur le genou, accroupi, position pour une raison particulière, visage prêt à s’embrasser. Faux effet de symétrie, séparation de l’image en deux à la limite de l’eau mais sa main gauche plonge déjà dedans, court déjà à sa perte, reflet altéré et obscurci, presque méconnaissable. Ombre + lui : cercle, forme qui se referme sur elle-même.
*Les époux Arnolfini de Van Eyck.
Au fond du tableau nous apercevons un miroir convexe, dans lequel nous voyons le peintre ainsi qu’un autre témoin de la scène. La composition est faite pour un mariage. Le chien est symbole de fidélité. Diagonale miroir/mains/chien : symboles : à l’époque, pas besoin de prêtre ni de témoin, le mariage était un choix, donc pas besoin de preuve ni d’autre présence. Le ventre de la femme est bombé, sa main est dessus mais elle n’est pas enceinte (cf. tableaux de Cranach, forme et plis sur le ventre), c’est un signe à entendre différemment, l’époux est capable de prolonger sa lignée grâce à leur future progéniture. Le lit est fermé, le mariage n’est donc pas encore consommé. Le miroir sans tâche représente également la virginité. Il y a aussi la présence du chapelet de cristal. Sainte Marguerite. La seule bougie allumée montre la présence de Dieu. Autour du cadre du miroir se trouvent 10 scènes de la Passion du Christ (parcours de souffrance jusqu’à la crucifixion). Les fruits sur la gauche, les oranges, fruits précieux en 1434 que l’on appelait « pommes de Chine », la pomme rappelle Adam et Eve (même si, dans le genèse, le nom du fruit n’est pas indiqué, seulement « fruit de l’arbre de la connaissance »). Miroir : mise en abime: la représentation dans la représentation, acte novateur à l’époque. Au-dessus du miroir « Jan Van Eyck était ici », montrer que ce moment a eu lieu, souvenir de mariage+revendication de statut d’artiste (un des 1ers à le faire).œuvre qui ouvre au hors-champ.
*Les Ménines de Vélasquez. 1656, Musée du Prado à Madrid.
Présence du peintre, peint le couple royal, que l’on voit dans le miroir au fond. Mises en abime, impression que les personnages nous regardent, le spectateur se voit comme un éventuel modèle. Le sujet réel, càd le roi et la reine, nous échappe totalement. Michel Foucault : introduction de Les Mots et les Choses. Daniel Arasse, On n’y voit rien (dernier texte : l’œil du maître). Nous serions simplement face à un portrait de l’infante Marguerite, comme un portrait de famille sauf que les parents sont seulement dans le reflet. Dispositif inverse des époux Arnolfini. Quelques années plus tard, Vélasquez est venu rajouter la croix de sa légion d’honneur.
*Botticelli, L’Adoration des Mages, 1475, Offices, Florence.
L’autoportrait était impossible à l’époque, donc les peintres se glissaient discrètement dans leur œuvre, ici à droite B nous regarde.
*1524, Le Parmesan, Vienne.
Tondo: il se peint, impression que le tableau est un miroir, insistance sur la main.
*Johannes Gumpp, autoportrait
Tableau peint qui regarde vers le spectateur.
*Dali, 1973, Dali de dos peignant Gala de dos.
Cf. les Ménines, allusion à Vermeer, l’atelier du peintre, on ne voit rien sur sa toile, que peint il ? Peut être est-ce l’autoportrait de Dali et non de Gala. Cf. Norman Rockwell, autoportrait + toiles d’autoportrait sur son mur.
*Lukas Furtenagel, 1529.
Cf. Hans Burgkmaier, peintre portrait du couple. Dans le reflet des miroir nous voyons des têtes de mort : vanité « memento mori » : « souviens-toi que tu vas mourir ». Laisser une trace : devenir immortel. Dans le cartellino : « voilà tels que nous sommes mais dans le miroir voici ce que nous serons ». « connais toi toi-même. »
*Jacques de Gheyn, vanité, 1603
Pièces d’or, fleur coupée, crâne, bulle de savon reflétant une partie de la pièce.
*Quentin Metsys, Le Banquier et sa femme, 1514, Louvre
Tableau moral, il ne faut pas se détourner des écritures, reflet de la fenêtre + client dans le miroir.
*Hans Baldung Grien, Les Trois âges et la mort
Les trois âges. Le bébé tient un voile transparent, qui passe derrière la jeune femme, bras, sexe, puis main de la mort. cheminement de la vie. vieillesse qui tente de contrer le geste de la mort, tenant un sablier, vanité, vie éphémère. beauté troublée qui ne durera pas.
*Le Caravage, Marthe montrant à Marie-Madeleine sa vanité
Explique qu’elle n’aura plus sa beauté ni sa richesse.
*Bellini, Allégorie de la Prudence? , environ 1500
Signification incertaine, car normalement dans l’iconologie, la femme nue tenant un miroir vers le spectateur représente l’allégorie de la vérité.
*Klimt, Nudas Veritas, 1699
Exemple de vérité nue, regarder la vérité en face. Le miroir en guise de conseil : faire attention. Dans le miroir convexe se reflète une figure inquiétante, mauvais présage. signification double et incertaine du miroir dans la peinture.
*Giovanni Bellini, 1515, Jeune femme à sa toilette
Elle tient un miroir et se tient également un miroir convexe sur le mur sombre, qui montre sa chevelure et sa broche : motrer ce qui est caché. À une époque, sorte de « conflit » entre la peinture et la sculpture : la sculpture montre un corps ou un élément en entier, une peinture ne montre qu’une partie, d’où la présence de miroirs…
*Edward Burne-Jones, Portrait of Margaret, 1880
L’atelier également se reflète, en plus de la nuque et la chevelure de la jeune femme.
*Léon Spillaert, Autoportrait, fin XIX début XX
Peintre belge symboliste. Peintre face à sa toile. Miroir. Mise en abime infinie, sur-cadrages. On ne voit pas son visage, qui est dans l’obscurité.
FILM
Dario Argento, Le Syndrome de Stendhal
Le générique se compose de parties de tableaux qui défilent, à la manière d’une pellicule de cinéma. Lorsque la femme marche dans la rue, elle paraît déterminée. La musique est angoissante, elle fait penser au chant des Sirènes : la femme est attirée jusqu’aux Offices (cf. musique de Vertigo par Bernard Hermann). Les œuvres d’art sont présentes avant son entrée dans le musée, lorsqu’elle est entrée elle se trouve comme dans un cadre en triptyque, avec les trois fenêtres. De même juste après quand elle regarde par la fenêtre, avec la vue sur Ponte Vecchio. Ou encore quand elle est filmée devant le tableau de Pierro della Francesca, Portrait du Duc d’Urbino et de sa femme (un des peintres italiens de la Renaissance qui donna ses lettres de noblesse aux portraits. Environ 1470. Les personnages prennent des photos ou montrent des tableaux du doigt, donc ils désignent, ce qui emmène la femme, son regard et donc la caméra. Deux hommes regardent un tableau avec des lunettes de soleil, un autre avec un appareil photo, il t a toujours un filtre, il faut se protéger contre l’œuvre, exemple ici : d’abord regarder le guide touristique avant l’œuvre elle-même.
Quand elle regarde Botticelli, elle baisse les yeux, champ contrechamp entre elle et le regard de Vénus (La Naissance de Vénus), elle ne peut pas l’affronter, ce n’est pas dans ce tableau qu’elle va se plonger mais nous sommes déjà face à des indices, ceux de la mer. Lorsqu’elle touche Le Printemps, on voit son reflet, on suit son regard dans la vitre de protection. Elle touche, comme Narcisse tente de toucher son propre reflet. L’alarme est une protection autant pour l’œuvre que pour elle. Autre indice marin : gens qui regardent la mer sur la carte géographique.
Face à la face avec Méduse de Caravage, la caméra zoome, comme attirée par l’œuvre. Vertige avec les œuvres au plafond.
La Chute d’Icare, Brueghel.
voilà